Editorial: Sociéte d'édition Les Belles Lettres
Colección: Collection des Universités de France ; 441. Série Latine
Número de páginas: xl, 120 págs. 19.2 x 12.5 cm
Fecha de edición: 31-05-2024
EAN: 9782251015019
ISBN: 978-2-251-01501-9
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Après un livre VIII attaquant le rôle moteur de l’analogie, puis la réplique donnée dans le livre suivant, voici donc venu le temps d’une reprise de la question : c’est le sujet du livre X, incontestablement le plus important de toute La langue latine. Les modernes, habitués à la structure dialectique thèse-antithèse-synthèse, attendraient, en guise de conclusion, une reprise équilibrée des deux points de vue. Est-ce ce qu’il faut lire ici ? Non, sans doute, et d’abord parce que Varron, dans ce troisième temps, ne concède cependant que fort peu aux arguments anomalistes, ce qui écarte l’idée d’une synthèse prenant à l’un et à l’autre camp de manière plus ou moins équilibrée. On a vu par ailleurs (cf. l’introduction au livre IX) que Varron a inversé l’ordre qui nous serait naturel, en présentant d’abord les arguments contre l’analogie. Alors qu’il comptait globalement s’y ranger, on aurait attendu en ouverture une défense de l’analogie, contrebattue, puis finalement enrichie dans le livre X ; au lieu de quoi, il donne deux livres consécutifs sur l’analogie, IX puis X. Sans doute respectait-il, ce faisant, la chronologie de la querelle, qui a vu les tenants de l’anomalie se positionner contre un discours en place, lequel réagit alors à leurs attaques ; mais cette disposition a aussi un intérêt stratégique. En effet, constituant sous une forme assez intuitive le fond général du tableau, l’analogie contestée par les anomalistes du livre VIII a été d’abord rétablie dans ses droits par les Alexandrins du livre IX. Il est alors loisible à Varron de reprendre la question pour développer une version plus riche et nuancée, et par là d’autant plus incontestable : la sienne.