Sacres et couronnements en Europe

Rite, politique et société, du Moyen Âge à nos jours

Gicquel, Jean-François (dir.)
Guyon, Catherine (dir.)
Maes, Bruno (dir.)

Longtemps considérée en Europe comme la forme naturelle de gouvernement, la royauté a su évoluer dans la durée, comme le montrent les études réunies dans ce livre. Le roi n’exerçait un pouvoir légitime qu’après des rites de passage. Le sacre tirait sa force de ses racines bibliques (soulignant l’élection divine) et d’une conception eschatologique appelant le roi à conduire son peuple vers un royaume qui n’est pas de ce monde. Il a été longtemps une cérémonie mystique, dans le choeur clos d’une cathédrale, avant d’être "médiatisé" et de se prêter à la mise en scène fastueuse et festive. Si l’élection du roi n’a jamais totalement disparu, la succession héréditaire s’est imposée, et la reine a été associée très tôt aux rites de l’onction et du couronnement. L’idée selon laquelle le roi tenait de ses sujets l’autorité qu’il avait sur eux, et non plus de Dieu, a été le grand retournement de la Révolution. Les monarchies constitutionnelles du XIXe siècle ont ainsi adopté des rites de substitution : serment devant les chambres représentatives, discours du trône. L’ouvrage fait ainsi l’histoire d’une monarchie sans cesse réinventée.
Considerada durante mucho tiempo en Europa como la forma natural de gobierno, la realeza ha sabido evolucionar con el tiempo, como demuestran los estudios reunidos en este libro. El rey sólo ejercía un poder legítimo tras unos ritos de paso. La coronación extraía su fuerza de sus raíces bíblicas (subrayando la elección divina) y de una concepción escatológica que llamaba al rey a conducir a su pueblo hacia un reino que no es de este mundo. Durante mucho tiempo fue una ceremonia mística, en el coro cerrado de una catedral, antes de "mediatizarse" y prestarse a la puesta en escena fastuosa y festiva. Aunque la elección del rey nunca desapareció del todo, la sucesión hereditaria es una idea muy importante, ya que el rey es la única persona que puede ser coronada con el título de rey. La idea de que el rey obtenía de sus súbditos la autoridad que ejercía sobre ellos, y ya no más de Dios, fue el gran revés de la Revolución. Las monarquías constitucionales del siglo XIX adoptaron así ritos sustitutivos: juramentos ante las cámaras representativas, discursos desde el trono. El libro es, pues, la historia de una monarquía que se reinventa constantemente.